Le Conseil national de transition, organe politique des rebelles libyens, a rejeté l’appel lancé samedi par le colonel Mouammar Kadhafi à des négociations pour sortir de la crise, affirmant qu’il n’avait aucun rôle à jouer dans l’avenir de la Libye.
“Le temps des compromis est passé”, a indiqué Abdel Hafiz Ghoga, porte-parole du CNT, réagissant aux propos du dirigeant libyen qui a affirmé dans la nuit qu’il ne renoncerait pas au pouvoir et appelé Paris et Washington à négocier une sortie de crise.
“Le peuple de Libye ne peut envisager ou accepter une Libye dans laquelle le régime de Kadhafi joue un rôle”, a ajouté M. Ghoga. “Le régime de Kadhafi a perdu toute crédibilité. Il a à plusieurs reprises offert des cessez-le-feu pour par la suite continuer à violer les droits de l’Homme fondamentaux”, a dit M. Ghoga. “Nous sommes prêts à négocier avec la France et les Etats-Unis mais sans condition”, a dit dans une allocution télévisée le dirigeant libyen dans sa première apparition publique depuis le 9 avril. “Nous ne nous rendrons pas mais je vous appelle à négocier. Si vous voulez le pétrole, nous passerons des contrats avec vos compagnies, ce n’est pas la peine de mener une guerre”, a affirmé le colonel Kadhafi.
La France et les Etats-Unis, avec la Grande-Bretagne, avaient mené les premières opérations militaires en Libye lancées le 19 mars en vertu d’une résolution de l’ONU. Le commandement des opérations est passé à l’Otan fin mars.
“Nous pouvons régler nos problèmes entre Libyens sans nous battre, retirez vos flottes et vos avions”, a lancé le leader libyen à l’adresse de l’Otan. Le colonel Kadhafi a ajouté que l’Otan doit abandonner tout espoir d’un départ de Mouammar Kadhafi. “Je n’ai pas de fonction officielle pour y renoncer. Je ne quitterai pas mon pays et je m’y battrai jusqu’à la mort”.
Les rebelles libyens, les Etats-Unis et l’Union européenne réclament le départ du colonel Kadhafi, au pouvoir depuis 1969, mais celui-ci a répété que son peuple l’aime, affirmant qu’il était pour eux plus sacré que l’empereur du Japon ne l’était pour son peuple.