L’administration Trump insiste énormément, dans ses négociations avec les Chinois, sur la propriété intellectuelle et notamment pour tout ce qui touche à la technologie du numérique. Qu’en est-il réellement de la problématique du transfert de technologies dans l’accord conclu récemment ?
Il faut savoir que le 1er décembre, Pékin a mis en œuvre un système de protection à plusieurs niveaux sur la cybersécurité. Et le 1er janvier une loi entrera en vigueur à propos de la cryptographie.
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Ces mesures interdisent aux entreprises étrangères de crypter leurs données, ce qui permettrait au gouvernement chinois de les lire. Les entreprises travaillant en Chine ne pourront pas utiliser des réseaux privés virtuels pour garder des données secrètes et certains pensent même qu’elles ne seront plus autorisées à utiliser des serveurs privés. Il va donc de soi que le Parti communiste chinois, par ces mesures, pourrait acquérir toutes les données et communications des entreprises étrangères travaillant sur son sol.
Cette perspective du Parti communiste chinois sur les réseaux d’entreprises privées étrangères aurait des conséquences extrêmement désavantageuses pour les États-Unis. Par exemple, les autorités chinoises seraient autorisées, en vertu de la loi nationale, à partager des informations saisies avec les entreprises d’État, sous contrôle du Parti communiste. Par ce biais, les responsables chinois détiendraient des informations cruciales contre leurs concurrents étrangers. Une fois que les responsables chinois détiendraient les clés de chiffrement de plusieurs entreprises étrangères, ils pourraient alors voler des données stockées sur les réseaux étrangers et acculer progressivement à la faillite quelques entreprises américaines. Le Parti communiste chinois espère ainsi que des entités chinoises pourraient les racheter à des prix réduits.
Par conséquent, tout accord qui ne prendrait pas la mesure de cette situation serait voué à l’échec. Si les mesures de protection de propriété intellectuelle ne sont pas intégrées à l’accord commercial et ne couvrent pas les règles de cybersécurité, tout n’est que parodie…
Que penser du fait que des spécialistes de l’administration Trump dans le domaine de la cybersécurité prétendent ne rien savoir des nouvelles règles chinoises dont nous venons parler ?
Pourtant, le 23 août dernier, le président Trump avait menacé d’utiliser la loi pour contraindre des entreprises américaines à quitter le territoire chinois. Comment Washington va-t-il rapidement protéger les entreprises américaines en Chine? Et, par là-même, l’économie américaine, alors que l’accord de phase un est clairement inadéquate ?