Pour puiser dans une période historique pas très lointaine, rappelons que l’inflation alimentaire a déclenché plus de deux douzaines d’émeutes en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique, contribuant aux soulèvements du printemps arabe il y a dix ans.
Or, à ce jour, les poches de mécontentement se multiplient à nouveau dans cette même partie du monde mais bien au-delà – comme nous allons le voir.
Les troubles en Afrique du Sud, déclenchés par l’arrestation de l’ancien président Jacob Zuma en juillet, se sont transformés en révoltes sur la nourriture: les gens ont commencé à piller les épiceries et les restaurants. A cuba, les pénuries ont également conduit aux plus grandes manifestations depuis des décennies.
Si on ajuste sur un an les coûts par rapport à l’inflation on atteint déjà des niveaux jamais observés au cours des six dernières décennies, et rien qu’en se fiant aux données de la FAO. En effet, il est désormais plus difficile d’acheter de la nourriture qu’il ne l’était lors des manifestations de 2011 au Moyen-Orient, lesquelles ont conduit au renversement de dirigeants en Tunisie, en Libye et en Egypte, a déclaré Alastair Smith, chargé d’enseignement en développement durable mondial à l’Université de Warwick au Royaume-Uni.
“La nourriture est plus chère aujourd’hui qu’elle ne l’a été pour la grande majorité de l’histoire moderne enregistrée”, a-t-il avoué.
Que se passe t-il en Tunisie?
Quelques jours seulement après avoir limogé le gouvernement et suspendu le Parlement en juillet, le président Kais Saied a exhorté les producteurs et les détaillants à réduire les prix de certains produits. Les prix de la viande rouge ont chuté d’environ 10% presque instantanément. Le principal groupe de pression commercial du pays, Utica, annonçant des baisses non spécifiées des prix des produits de base allant de la farine de blé à la viande, en passant par les produits laitiers, le café et les boissons non alcoolisées. Les prix des fruits ont chuté jusqu’à 20%, ont rapporté les médias tunisiens. Pourtant, les prix à la consommation ont globalement augmenté à un taux annuel de 6,2% en août !
Ensuite, il y a la perspective de réductions de subventions. Un débat fait rage sur un changement planifié de longue date pour concentrer les dépenses sur les citoyens les plus nécessiteux alors que la Tunisie tente d’obtenir un nouveau programme de financement du Fonds monétaire international. Cela entraînera probablement une réduction du soutien pour des articles comme la farine et le sucre, ainsi que l’électricité pour un nombre substantiel de ménages.
Les voisins nord-africains envisagent également des réductions de subventions pour aider à redresser les finances publiques. En Egypte, le président Abdel-Fattah El-Sisi a appelé à une hausse du prix du pain. Les boulangers algériens ont déjà augmenté les prix du pain subventionné dans un acte de défi au milieu d’une pénurie de blé ou alors ils ont réduit la taille des pains. Au Maroc, les autorités ont annoncé en juillet un plan prévoyant des réductions des subventions sur le sucre et la farine de blé à bas prix à partir de l’année prochaine, sous réserve de l’approbation du parlement.
Nous poursuivrons cette liste demain. Mais vous comprendrez le sens de la série LISO 86-400… elle devient de plus en plus importante.
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