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La visite en Chine du président russe Vladimir Poutine, les 16 et 17 mai, a définitivement consolidé la coopération entre ces deux grandes puissances dans tous les domaines, consignant ainsi l’échec des tentatives occidentales pour les diviser. Les symboles ne manquaient pas non plus, cette année marquant le 75ème anniversaire de l’établissement de relations diplomatiques entre la République populaire de Chine et l’Union soviétique, premier pays à reconnaître la république nouvellement créée en 1949.
La cérémonie d’inauguration des Deux années culturelles Chine-Russie dans la ville de Harbin, au nord-est du pays, où le Président russe s’est rendu au deuxième jour de sa visite, a rappelé une coopération plus ancienne avec la Russie, remontant à Sergueï Witte.
Les sanctions draconiennes imposées par l’Occident ont poussé la Russie à réorienter vers l’Est une bonne partie de ses échanges et à ouvrir de nouvelles voies de transport et de communication. Le volume du commerce russe de pétrole, gaz, produits agricoles et équipements avec la Chine a ainsi connu une augmentation rapide. La Chine, également visée par des sanctions occidentales, fournit désormais à la Russie de nombreux articles de valeur, notamment des voitures, des équipements industriels et des produits électroniques.
La coopération scientifique et technologique s’accroît également, avec l’apport par chacun de son expertise unique. Vladimir Poutine y a fait allusion en s’adressant aux étudiants de l’université des Sciences et de la Technologie de Harbin, l’une des institutions les plus chevronnées de l’industrie aérospatiale et aéronautique, désormais dotée d’un institut d’ingénierie russo-chinois. Cette coopération couvre l’aérospatiale, l’énergie nucléaire et le développement de l’énergie de fusion thermonucléaire, entre autres. Les capacités combinées des deux pays constituent sans aucun doute l’une des plus fortes concentrations de savoir-faire scientifique au monde.
Une grande partie de la déclaration commune des deux dirigeants traite, comme il se doit, de la situation mondiale. Les deux parties défendent fermement l’ordre mondial d’après-guerre fondé sur la Charte des Nations unies, tout en rejetant les tentatives de l’Occident de le remplacer par son prétendu ordre fondé sur les règles et une juridiction au bras long. Elles s’opposent également à toute tentative de confiscation des actifs et des biens de pays étrangers, comme l’UE envisage de le faire avec des biens russes en Europe dans le cadre des mesures de guerre.
Malgré le regain d’efforts et de mesures d’intimidation pour amener la Chine à cesser toute assistance à la Russie susceptible de renforcer sa capacité militaire, la déclaration commune annonce que les deux parties « renforceront encore leur confiance et leur coopération dans le monde militaire, incluant des manœuvres et exercices d’entraînement conjoints, ainsi que des patrouilles maritimes et aériennes régulières conjointes ».
Avant de quitter Beijing pour passer la journée à Harbin, Vladimir Poutine et Xi Jinping se sont rencontrés le 16 mai au siège du gouvernement, à Zhongnanhai, pour discuter de manière plus informelle de questions importantes, notamment de la guerre en Ukraine. Cette visite, inhabituelle à bien des égards, a permis de consolider entre les deux grandes puissances des relations vieilles de plusieurs décennies, voire plusieurs siècles, par un rapprochement personnel entre leurs dirigeants.
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