Par N. Giambruno – L’État profond est la bureaucratie enracinée de façon permanente qui dirige réellement un pays. C’est l’establishment.
Si le concept d’État profond est généralement associé au gouvernement américain, de nombreux autres pays ont leur propre version. L’examen de ce qui se passe dans ces pays lorsqu’un étranger accède au pouvoir peut nous aider à mieux comprendre ce que l’État profond pourrait faire aux États-Unis.
Si un étranger arrive au pouvoir, il y a trois résultats possibles :
1) L’État profond tue l’outsider.
2) L’outsider réussit à paralyser l’État profond et peut mettre en œuvre un programme indépendant.
3) L’État profond coopte l’outsider.
De nombreux exemples de cette dynamique ont été observés dans différents pays au cours de l’histoire récente.
Résultat n° 1 : l’État profond tue l’outsider
L’assassinat de JFK est un exemple frappant de l’assassinat d’un outsider par l’État profond.
En Égypte, Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, était un outsider. Cependant, Morsi n’a pas brisé les reins de l’État profond égyptien, qui l’a rapidement renversé. Morsi est mort en prison d’une “crise cardiaque”.
Letueur à gages économique John Perkins affirme que l’État profond a assassiné Jaime Roldos et Omar Torrijos, les dirigeants indépendants de l’Équateur et du Panama, après qu’ils ont résisté à la cooptation.
Résultat n° 2 : L’outsider paralyse l’État profond
A Cuba, la révolution de Fidel Castro a pu prévaloir parce qu’il a paralysé l’ancien État profond cubain. Si Castro avait laissé l’ancien État profond cubain intact, celui-ci l’aurait probablement renversé et tué.
En Iran, la révolution islamique de 1979 a chassé le Shah soutenu par les États-Unis. Elle a réussi parce que Khomeini a brisé les reins de l’ancien État profond iranien en procédant à de violentes purges au sein de l’armée et des agences de sécurité.
En Russie, il semble que Poutine ait réussi à dompter dans une large mesure l’ancien État profond russe en s’attaquant avec succès aux oligarques et en faisant de Mikhaïl Khodorkovski un exemple.
En Turquie, Erdogan était autrefois considéré comme un outsider. Il a failli perdre la vie lors d’un coup d’État militaire en 2016 et a eu la chance de survivre. Après l’échec du coup d’État, Erdogan semble avoir dompté l’État profond turc en purgeant et en restructurant l’armée et les agences de renseignement.
Au Salvador, Bukele était un véritable outsider. Il a réussi à briser l’ancien État profond salvadorien, dirigé en réalité par l’État profond américain. Il y est parvenu en neutralisant les gangs violents, ce qui aurait été le principal moyen pour l’État profond de déstabiliser Bukele.
Résultat #3 : L’État profond co-dirige l’outsider
Le premier mandat de Trump est un excellent exemple de la manière dont l’État profond a coopté un outsider.
Il y a des outsiders supposés en Europe, comme Giorgia Meloni en Italie ou Geert Wilders aux Pays-Bas. Cependant, ils n’ont pas manifesté l’intention ou la capacité de s’attaquer à l’État profond en Europe et ont été facilement cooptés par lui.
Il semble que Fico, en Slovaquie, était trop indépendant pour son propre bien. Il a survécu de justesse à une tentative d’assassinat. Je soupçonne qu’il a reçu le message et qu’il va rentrer dans le rang.
Un second mandat potentiel pour Trump. Trump a-t-il la volonté et la capacité de paralyser l’État profond ? Ou sera-t-il coopté, comme il l’a été en grande partie au cours de son premier mandat ? Si je devais deviner, je pense que Trump a compris le message et qu’il est déjà coopté s’il est réélu.
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