A première vue, les obligations découlant du document signé de manière solennelle le 22 avril 2016 ne semblent pas excessives puisqu’un pays riche en pétrole comme la Russie l’a signé. British Petroleum précise que la Russie n’était que la quatrième pays au monde en termes d’émissions de CO² en 2018. Voici à quoi ressemblait la mise en page du top 5 pour l’année spécifiée (émissions annuelles, millions de tonnes; entre parenthèses – la part des émissions mondiales,%): 1) Chine – 9428,7 (27,8); 2) Etats-Unis – 5145,2 (15,2); 3) Inde – 2479,1 (7,3); 4) Russie – 1550,8 (4,6); 5) Japon – 1148,4 (3,4).
Notons que la part des Etats-Unis, de l’Inde et du Japon dans le volume mondial des émissions de CO² correspond à peu près à leur part dans le PIB mondial. Mais en Chine, le premier indicateur est nettement plus élevé que le second. Ainsi, la part de la Chine dans le PIB mondial en 2018 était de 19,2%, tandis que celle de la Russie – 3,1%. On dit maintenant que ces économies ont une forte empreinte carbone. Ils doivent faire des efforts particulièrement importants pour réduire les émissions de CO².
Néanmoins, lors de la signature du document, les autorités russes ont décidé que la Convention de Paris sur le climat était à leur portée. Certains responsables et hommes d’affaires russes espéraient et comptaient même gagner de l’argent sur la lutte contre le réchauffement climatique grâce au marché des quotas d’émission de CO². Quelqu’un ayant du mal à réduire les émissions, peut acheter un droit d’émission d’un montant égal à l’excédent de la norme d’émission. Les quotas peuvent être vendus par ceux qui ont dépassé la norme de réduction. Quant au dépassement excessif des quotas, il peut se faire de deux manières: 1) introduire de nouvelles technologies réduisant les émissions de CO²; 2) fermer les entreprises qui émettent du dioxyde de carbone. Il semble que les responsables et hommes d’affaires russes ont décidé de gagner de l’argent de manière simple et rapide – en réduisant et en fermant les installations de production.
Mais personne ne se fait d’illusion, la Convention de Paris est clairement en train de devenir un instrument pour détruire les restes de l’économie russe comme les autres. [A suivre]
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