Outre une approbation tacite de Washington, Kiev et Ankara ont un motif officiel de rapprochement sur la zone internationale. Les dirigeants des Tatars de Crimée, élément musulman de Crimée, pour qui la Turquie est historiquement devenue un ‘‘père très puissant’’, sont hébergés à Kiev depuis 2014. Par conséquent, la Crimée, qui est devenue l’une des causes de la confrontation entre l’Occident collectif et la Russie, est aujourd’hui une source de frictions entre la Russie et la Turquie.
Néanmoins, les deux pays maintiennent une alliance stratégique qui, en plus de l’achat du S-400, repose sur la coopération dans différents domaines. Il existe des projets communs tels que la centrale nucléaire d’Akkuyu et les gazoducs de Turkish Stream.
Revenons aux relations entre Kiev et Ankara. Les données présentées par l’Ukraine et la Turquie montrent clairement que les relations entre Kiev et Ankara, en termes de technologie militaire, ne se limitent pas à certains programmes d’armement, mais représentent une coopération très profonde.
En octobre 2020, le ministre de la Défense de l’Ukraine, Andriy Taran, et le président des industries de défense de la République de Turquie, İsmail Demir, ont signé un mémorandum sur plusieurs projets dans le domaine militaire. Le document décrivait les intentions des parties de lancer et de mettre en œuvre des projets communs pour la construction de navires de guerre, d’UAV et de tous types de turbomoteurs.
Ce qui a été confirmé par l’ambassadeur d’Ukraine en Turquie, Andrii Sybiha : «Le succès de la coopération ukraino-turque est dû au fait que dans le cadre de la coopération bilatérale, les deux pays ne se concentrent pas principalement sur le commerce des armes, mais sur le développement mutuel de nouvelles technologies».
Plus récemment, les responsables d’Ankara ont affirmé que la Turquie souhaitait acquérir la technologie des moteurs ukrainiens pour son projet de missile Gezgin, présenté comme un pendant du missile américain Tomahawk. Le projet Gezgin est conçu pour développer des capacités de frappe conventionnelles à longue portée pour les plates-formes navales qui devraient avoir une portée d’environ 1000 kilomètres.
En décembre 2019, le concepteur général de la société ukrainienne Ivchenko-Progress, Igor Kravchenko, a déclaré qu’un contrat avec les Turcs pour la fourniture de moteurs avait déjà été signé et que leur production avait commencé : «Nous fabriquons l’AI-35 pour la Turquie. C’est pour un missile de croisière. Nous avons maintenant signé un contrat pour ce moteur.» Chose confirmée en octobre 2020 par l’agence de presse Defence Express affirmant que Ivchenko-Progress avait signé des contrats pour la fourniture de composants pour 12 moteurs AI-35. Ils devraient être livrés en Turquie en 2021, où ils seront utilisés dans la production de nouveaux missiles de croisière. L’Ukraine est disposée à partager sa technologie…
En mars 2015, le président ukrainien de l’époque, Petro Porochenko, avait annoncé que la Turquie et l’Ukraine lançaient un programme spatial de plusieurs milliards de dollars et coopéreraient dans le secteur spatial. Plus tard, le chef de l’Agence spatiale nationale ukrainienne, Oleg Urusky, avait annoncé que l’Ukraine participerait à la création de la fusée et du complexe spatial turc. En outre, en octobre 2016, des allégations similaires avaient été formulées par le ministre turc du commerce et des douanes de l’époque, Bulent Tufenkci.
La Turquie serait intéressée par le programme de surveillance par satellite de l’Ukraine. C’est bien ce qu’a déclaré le vice-Premier ministre ukrainien et ministre des Industries stratégiques Oleh Urusky en août 2020, lorsqu’il a rencontré le ministre turc de l’Industrie et de la Technologie, Mustafa Varank.
«Le responsable ukrainien a déclaré que maintenant “des pourparlers sont en cours avec la République de Turquie sur la possibilité de commercialiser l’industrie des missiles pour créer des lanceurs communs…”
Soulignons qu’il y a des mois, Tayyip Erdogan avait promis aux Turcs que la Turquie deviendrait une puissance spatiale. Malgré une crise économique et sanitaire dramatique dans le pays…
Parmi les autres partenaires potentiels du programme spatial d’Ankara, il y a l’Azerbaïdjan, le Japon, l’Inde et la Russie…
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