Par D. Stockman – Avant l’obtention du port américain sur le Pacifique en 1848 et même pendant les 170 ans qui ont suivi, la sécurité nationale des Etats-Unis n’a pas dépendu d’un iota du statut de la Crimée russophone et de la région du Donbass, dans l’est de l’Ukraine. Le fait que la population locale de la première ait choisi en mars 2014 la fidélité au Grand Voleur de Moscou plutôt que les ruffians et la populace qui se sont emparés de Kiev équivaut à un gigantesque “Et alors ?”.
Pourtant, c’est cette dernière poussée agressive de Washington et de l’OTAN dans les affaires intérieures du voisin et vassal historique de la Russie, l’Ukraine, qui explique en grande partie la diabolisation de Poutine. De même, elle est pratiquement à l’origine de l’affirmation selon laquelle la Russie aurait des visées agressives et expansionnistes sur les anciens Etats du Pacte de Varsovie dans les pays baltes, en Pologne et au-delà.
En fait, ce sont les médisants néocons de Washington qui ont écrasé le dernier semblant de gouvernance civile de l’Ukraine lorsqu’ils ont permis aux ultra-nationalistes et aux crypto-nazis d’accéder à des postes gouvernementaux après le coup d’Etat de février 2014.
On peut donc légitimement se poser la question : quels cerveaux boiteux n’ont pas encore compris que le déclenchement par Washington d’un “changement de régime” à Kiev rouvrirait toute cette histoire sanglante de conflits sectaires et politiques ?
De plus, une fois la boîte de Pandore ouverte, pourquoi était-il si difficile de voir qu’une partition pure et simple de l’Ukraine avec une autonomie pour le Donbass et la Crimée, ou même une adhésion à l’Etat russe dont ces communautés sont issues, aurait été une résolution parfaitement raisonnable ?
Il est certain que cela aurait été de loin préférable que d’entraîner toute l’Europe dans la folie des sanctions anti-Poutine actuelles et d’embrigader les factions ukrainiennes dans une guerre civile suicidaire.
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