.
Par P. Messina – Les Etats-Unis marchent sur le fil du rasoir. Ils ont besoin d’une nouvelle guerre pour résoudre leur crise interne. Regardons les chiffres. En comparant les données du PIB américain et de la dette pour le troisième trimestre 2023, nous constatons que l’économie américaine génère moins d’un dollar de croissance pour chaque dollar de nouvelle dette. Le déficit américain, en décembre dernier, s’est creusé de 129,4 milliards, soit 40 milliards de plus que la moyenne des estimations qui tablait sur 87,5 milliards et surtout plus de 50% d’augmentation par rapport aux 85 milliards de déficit budgétaire de décembre 2022. Nous sommes au niveau de 2020, lorsque le budget fédéral était conditionné par l’urgence pandémique. Pourtant, tout cela se passe alors que Wall Street pousse les indices financiers toujours plus haut. La raison de cette euphorie boursière s’explique rapidement. Pour faire face à la crise bancaire locale qui mettait à genoux la politique monétaire américaine, la Fed avait mis en place un système de prêts bonifiés, le Bank Term Funding Program (BTFP). Comme l’explique la note officielle de la Réserve fédérale, “le BTFP était un nouveau programme mis en place le 12 mars 2023 pour faire face à la panique des déposants qui les avait conduits à retirer leurs liquidités d’un certain nombre de banques, dans certains cas essentiellement en quelques jours, ce qui a entraîné l’effondrement de trois banques régionales, Silicon Valley Bank, Signature Bank et First Republic, où tous les déposants ont été indemnisés par la FDIC, mais où les investisseurs ont été anéantis. Une quatrième banque, Silvergate Capital, qui avait connu la première ruée sur la banque dans ce cycle, a été liquidée sous la pression, mais sans financement de la FDIC”.
Le BTFP sera suspendu le 11 mars 2024. Quelles conséquences ? Les banques régionales américaines ne survivent que grâce au BTFP, le fonds de soutien de la Fed qui est désormais utilisé pour des montants dépassant 148 milliards par semaine. Il n’est pas facile de s’y retrouver dans les règles folles de la finance mondiale. Mais une chose est sûre. Sans ce soutien financier, le Wall Street pourrait apparaître nu et tout laisse à penser qu’il s’agit d’une nouvelle crise dont l’épicentre serait, une fois de plus, le secteur de l’immobilier. Car en réalité, si l’on met de côté les indices boursiers, c’est plutôt l’économie réelle américaine qui est à bout de souffle. Le 11 janvier, les données de la tendance annuelle de l’inflation américaine pour le mois de décembre 2023 ont été publiées et se sont révélées être de 3,4%, soit 0,2 point de plus que l’estimation rapportée par Bloomberg qui recueille les estimations des opérateurs du marché de Wall Street. Le lendemain, le 12 janvier, les Américains et les Britanniques ont entamé des opérations militaires aéronavales dans la zone de la mer Rouge adjacente au Yémen, au niveau de l’important détroit d’entrée et de traversée de la mer Rouge en direction du canal de Suez. Une situation qui laisse entrevoir des perspectives incertaines et de plus en plus sombres pour le commerce, tant en Europe qu’aux Etats-Unis.
En outre, la multiplication des scénarios de crise rend de plus en plus probable une nouvelle hausse du prix du pétrole, avec des objetifs de 110-120 dollars. Un tel événement rendrait le phénomène d’inflation incontrôlable, avec des valeurs qui, en quelques années, dépasseraient à nouveau le taux d’inflation moyen officiel de 7%. Une situation que la Réserve fédérale ne pourrait pas contrôler, ce qui entraînerait une spirale de la dette publique hors de contrôle.
C’est pour cette raison que les économistes de grandes banques telles que Citigroup, Deutsche Bank et JPMorgan Chase estiment que l’économie américaine est plus susceptible d’entrer en récession au cours des 18 prochains mois. Bien qu’il ne s’agisse pas techniquement d’une récession, qui se traduit par une croissance économique négative, les responsables de la Fed s’attendent à ce que la production économique américaine ne progresse que de 1,4% en 2024, ce qui constituerait la croissance la plus faible depuis 2009.
“Une récession légère n’est pas un événement anodin et aurait des conséquences beaucoup plus négatives qu’un atterrissage en douceur avec une croissance lente”, a expliqué Bruce Kasman, économiste en chef de JPMorgan, dans ses prévisions pour 2024.
La question qui se pose est la suivante : l’administration Biden peut-elle affronter dix mois de campagne électorale avec une crise économique dans son arrière-cour ? La réponse est, bien sûr, non. C’est pourquoi il est raisonnable de s’attendre à une résurgence des guerres par procuration. En fait, l’administration américaine a d’abord officiellement clos le dossier ukrainien en annonçant la fin de l’aide militaire, ce qui a mis l’UE hors-jeu sur le plan politique. Elle est maintenant passée à l’action en direction de la grande cible. Quelques heures après la première mention officielle de l’Iran par Joe Biden, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont attaqué les positions des rebelles houthis au Yémen en réaction aux attaques en mer Rouge. La réponse a été immédiate. Les représailles seront sévères. Je veux dire que nous sommes maintenant en guerre. Une guerre qui sera menée au nom de la folie financière et des chaînes de Ponzi actions et immobilier. Gaza est désormais loin, transformé en argument politique et en épreuve de force par un tribunal international. Tout est prêt pour un embrasement.
.
LA LETTRE CONFIDENTIELLE LIESI LA LETTRE DES PROPHÉTIES
LA LETTRE D’INFORMATIONS STRATEGIQUES SUR L’OR
.
.