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.Par Tom Ozimek – Selon la dernière enquête de l’Université du Michigan sur le sentiment des consommateurs, la confiance des consommateurs américains a fortement chuté en février, atteignant son plus bas niveau en 29 mois, tandis que les anticipations d’inflation à long terme ont enregistré leur plus forte hausse mensuelle en 32 ans.
Les données suggèrent que les ménages américains se préparent à une certaine incertitude, voire à des turbulences, que l’administration Trump affirme être une période de “désintoxication” de courte durée, alors que les droits de douane et d’autres politiques entrent en vigueur et que les dépenses publiques sont transférées vers le secteur privé.
L’enquête sur la confiance des consommateurs de l’Université du Michigan, publiée le 14 mars, a montré que le sentiment des consommateurs avait chuté de 11 % le mois dernier, pour atteindre un niveau préliminaire de 57,9, contre 64,7 en janvier, soit le niveau le plus bas depuis novembre 2022. L’indice a maintenant chuté de 22 % depuis décembre, lorsque l’enthousiasme post-électoral suscité par les politiques pro-entreprises du président Donald Trump a fait monter en flèche la confiance.
Les prévisions d’inflation sont également à la hausse. Les projections d’inflation à long terme sont passées de 3,5 % en janvier à 3,9 % en février, soit la plus forte augmentation d’un mois sur l’autre depuis 1993. Les prévisions à court terme ont également augmenté, les prévisions d’inflation à un an bondissant de 4,3 % à 4,9 %, soit le niveau le plus élevé en 29 mois et le troisième mois consécutif de fortes hausses.
Malgré ces baisses, les données suggèrent que les consommateurs sont plus préoccupés par l’avenir que par le présent, car les conditions du marché du travail et les indicateurs économiques plus larges restent relativement solides. Trump a écarté les craintes d’un ralentissement. Il a déclaré aux journalistes le 11 mars qu’il ne pensait pas qu’une récession soit “du tout” imminente et que le pays “allait exploser”. Il a cependant reconnu la possibilité de perturbations à court terme.
La stratégie économique de Trump consiste notamment à réorganiser les relations commerciales des Etats-Unis et à imposer (ou à menacer d’imposer) des droits de douane pour stimuler l’industrie nationale. Certains droits de douane ont été adoptés puis suspendus, tandis que d’autres ont déclenché des mesures de rétorsion, contribuant à l’incertitude qui, selon les analystes, pèse sur la confiance des consommateurs.
“Le consommateur est effrayé et s’attend à une forte hausse des prix malgré les assurances de Washington selon lesquelles les droits de douane sont bons pour l’économie”, a déclaré Christopher Rupkey, économiste en chef chez FWDBONDS. L’administration Trump, elle, soutient que tout malaise économique sera temporaire. La semaine dernière, le secrétaire au Trésor Scott Bessent a fait valoir que les dépenses publiques excessives sous l’ancien président Joe Biden avaient rendu l’économie trop dépendante des fonds publics et qu’une transition vers la croissance du secteur privé était nécessaire. “Le marché et l’économie sont devenus accros, dépendants, aux dépenses publiques excessives, et il va y avoir une période de désintoxication”, a déclaré M. Bessent dans une interview le 7 mars sur Squawk Box de CNBC. Il a décrit ce changement comme un “ajustement naturel” alors que l’administration “passe des dépenses publiques aux dépenses privées”.
Le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a qualifié l’approche économique de Trump de “chose la plus importante que l’Amérique ait jamais eue”. Il a suggéré que même si une brève récession se produisait, elle en “vaudrait la peine”. “La seule raison pour laquelle il pourrait y avoir une récession est à cause des absurdités de Biden avec lesquelles nous avons dû vivre”, a déclaré Lutnick à CBS le 11 mars, faisant écho à l’affirmation de Trump selon laquelle les dépenses de l’ère Biden ont entraîné l’inflation et créé un effet de euphorie économique insoutenable. Lutnick a déclaré que les politiques de Trump généreraient des revenus : “Elles produisent de la croissance. Elles produisent des usines qui sont construites ici.”
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