T. Durden – Après plusieurs salves de missiles iraniens qui se sont révélées bien plus efficaces que ne l’avaient prévu de nombreux experts, les Forces de défense israéliennes sont déjà à court de missiles intercepteurs Arrow, ce qui rend Israël d’autant plus désespéré de voir les États-Unis se joindre à la guerre lancée le 13 par le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Pendant ce temps, alors que les représailles iraniennes se poursuivent, des signes de lassitude face à la guerre apparaissent déjà parmi la population israélienne.
Dans ce contexte, le président Trump a durci le ton alors qu’il presse l’Iran de capituler et de céder à ses exigences de cesser tout enrichissement d’uranium, une demande que l’Iran a longtemps rejetée comme une violation de sa souveraineté, tout en insistant sur le fait que son programme nucléaire n’est pas axé sur la fabrication d’armes. Le président Trump, qui s’est entretenu par téléphone avec Netanyahu, envisage plusieurs options, dont une frappe américaine contre l’Iran, selon le Wall Street Journal. Alors que ses délibérations se poursuivent, et que certains membres du Congrès soutiennent une résolution qui interdirait toute attaque américaine sans l’autorisation du Congrès, le Pentagone continue de déplacer divers moyens vers la région. Le ministère de la Défense insiste sur le fait qu’ils sont destinés à un usage défensif, notamment pour protéger Israël des conséquences d’une guerre avec l’Iran.
Selon une source informée des services de renseignement américains et israéliens, Israël est en passe d’épuiser ses missiles défensifs dans 10 à 12 jours. “Ils devront choisir ce qu’ils veulent intercepter”, a déclaré cette personne au Washington Post.
“Le système est déjà saturé.” Les intercepteurs Arrow sont fabriqués par Israel Aerospace Industries. Les États-Unis ont déployé d’autres moyens de défense antimissile en Israël au cours de la semaine dernière, mais le Wall Street Journal rapporte que cette pratique suscite déjà des inquiétudes quant à son impact sur la préparation militaire américaine.
“Ni les États-Unis ni les Israéliens ne peuvent continuer à rester assis toute la journée à intercepter des missiles”, a déclaré Tom Karako, du Center for Strategic and International Studies (CSIS), au Journal. “Les Israéliens et leurs alliés doivent agir avec toute la rapidité voulue pour faire ce qui doit être fait, car nous ne pouvons pas nous permettre de rester les bras croisés.” (Le CSIS est financé en partie par le gouvernement américain et les principaux fabricants d’armes.) Selon le journal financier israélien The Marker, la défense antimissile en cours coûte à Israël environ 285 millions de dollars par nuit, mais les contribuables américains devront payer la facture.
Même avant d’être à court d’intercepteurs, Israël a du mal à défendre de manière cohérente ses citoyens et ses biens contre l’arsenal iranien, en particulier ses missiles hypersoniques de pointe. Les vidéos des missiles frappant à plusieurs reprises Israël ont laissé le monde entier bouche bée et ont fait le buzz sur les réseaux sociaux depuis que l’Iran a commencé à riposter à l’attaque non provoquée d’Israël contre l’Iran.
Le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien a déclaré que les frappes de mardi soir avaient utilisé “un nouveau missile avancé”. Selon les médias d’État, le missile balistique hypersonique Fattah de première génération est équipé d’un système à propergol solide à deux étages, d’une portée de 1 400 kilomètres, d’une vitesse maximale de Mach 13-15 et d’un temps de vol maximal de seulement 336 secondes. Affirmant qu’il avait pénétré à plusieurs reprises et facilement les défenses israéliennes, le CGRI s’est vanté que “les frappes de missiles de cette nuit ont démontré que nous avons pris le contrôle total du ciel des territoires occupés”.
Bien sûr, la question se pose également de savoir combien de temps les stocks de missiles offensifs de l’Iran peuvent durer, mais on est loin de savoir combien il en reste après avoir pris en compte les missiles déjà lancés et ceux détruits par les frappes israéliennes. Le rythme des frappes iraniennes aurait ralenti au cours des deux dernières nuits. “L’Iran doit faire un calcul très, très difficile, car il dispose d’un nombre limité de missiles et, compte tenu de la cadence de tir, il ne peut pas se réapprovisionner en temps réel”, a déclaré Fabian Hinz, analyste à l’Institut international d’études stratégiques, au Post. S’efforçant d’accélérer le calcul au détriment de l’Iran, Israël a déclaré avoir frappé mardi des usines de missiles ainsi qu’un centre de production de centrifugeuses.
Alors qu’Israël est à court de missiles défensifs, la population israélienne est déjà à court de ressources psychologiques pour tenir le coup face à un niveau de bombardements que le pays n’a pas connu depuis une génération. Des dizaines de personnes ont été tuées et plusieurs centaines blessées, et des bâtiments gouvernementaux, des immeubles d’habitation et des centrales électriques ont été détruits. Dans une citation qui fait écho au désespoir des Palestiniens et des autres populations victimes des destructions perpétrées par l’armée israélienne, Ella Keren, infirmière et mère de famille, a déclaré au Post : “Le fait de ne pas savoir si les missiles vont vous tomber dessus, le fait de vivre avec ce sentiment d’impuissance, c’est fou.” Fatigués des explosions nocturnes et des heures passées dans les abris anti-bombes, certains Israéliens choisissent de quitter Tel-Aviv pour se réfugier dans les banlieues et les campagnes, relativement plus sûres.
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