Par Robin J. Brooks – Lorsque la Fed a lancé l’assouplissement quantitatif (QE) pendant la crise financière mondiale, l’idée était que l’achat de dette publique américaine permettrait à la politique monétaire de poursuivre son assouplissement, même après que le taux directeur aurait atteint son plancher effectif.
Cette réflexion impliquait que les achats d’obligations – comme les baisses de taux directeurs – seraient cycliques, c’est-à-dire qu’ils seraient inversés lorsque les perspectives économiques s’amélioreraient.
Cela ne s’est jamais produit.
Les avoirs en obligations d’État des banques centrales ont augmenté régulièrement au cours de la dernière décennie, ce qui signifie que, de facto, les banques centrales stockent de la dette. Il n’y a rien de cyclique là-dedans.
Il s’agit plutôt d’un financement monétaire.
Voici le bilan de la BCE.
Le graphique montre les avoirs de la BCE en obligations d’Etat acquises dans le cadre du programme d’assouplissement quantitatif de l’ère Draghi (PSPP), lancé début 2015 (ligne noire), et ceux acquis dans le cadre du programme d’assouplissement quantitatif de l’ère COVID (PEPP), lancé début 2020 (ligne bleue).
Ne vous laissez pas distraire par les légères baisses vers la fin du graphique.
En résumé, la plupart des obligations achetées dans le cadre des deux programmes d’assouplissement quantitatif n’ont pas été dénouées et ne peuvent l’être de peur de déclencher une crise de la dette. En effet, les obligations achetées pour soutenir la conjoncture ne quittent jamais le bilan de la banque centrale.
C’est du financement monétaire.
La crise actuelle en France illustre bien le problème. En maintenant une dette importante à son bilan, la BCE maintient les rendements obligataires à long terme artificiellement bas.
Cela permet aux gouvernements de ne jamais s’attaquer aux déséquilibres budgétaires et de les repousser sans cesse. Cela ne fait qu’aggraver les déséquilibres budgétaires au fil du temps, et c’est précisément ce à quoi le gouvernement français est actuellement confronté.
Dans le même temps, les barbares pullulent et ont pour mission d’attendre le moment de l’effondrement des banques centrales, parce que ces dernières ont de très fortes chances de faire faillite, ce qui serait bien évidemment historique depuis leur existence. Mais comme beaucoup de choses, elles ont simplement été créées pour servir un agenda de l’ombre qui a été écrit sous la dictée du Prince de ce monde…