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R.P. Hamon – Quand on reçoit toutes choses comme envoyées par la Providence, et qu’on vit dans un abandon entier à tout ce que veut cette Providence adorable, on n’est jamais contrarié. Comme on a d’autres volontés ni d’autre désir que la volonté de Dieu, et qu’on voit cette très aimable volonté dans tout ce qui arrive, on a toujours tout ce qu’on veut et tout ce qu’on désire.
À l’exemple du saint roi David, on donne joyeusement la main au bon plaisir de Dieu, qui nous conduit d’une action à une autre, de cette seconde à une troisième ; et ainsi toute la vie s’écoule doucement, joyeusement, saintement. Aucun accident n’inquiète ni ne trouble, parce qu’on sait que tout vient de Dieu, et que sa volonté mille fois aimable préside à tout.
Cette pensée change les souffrances et les peines en joie, les amertumes en douceur ; et ce qui désole les autres consomme l’âme unie au bon plaisir de Dieu. De là, en elle, une tranquillité, une paix que rien ne peut altérer, une sérénité constante, une manière calme d’agir et de parler qui prouve combien l’Apôtre et le Sage avant lui ont dit vrai : l’Apôtre, en affirmant que tout tourne à bien pour ceux qui aiment Dieu ; et le Sage, en déclarant que, quoi qu’il arrive juste, rien ne peut le contrister. Il pourra être éprouvé de Dieu, comme le saint homme Job ; mais, comme lui, il dira à Dieu : Vous m’éprouvez d’une manière qui me ravit ; et ni sa paix intérieure n’en sera troublée, ni son existence ne laissera échapper une parole ou un geste de chagrin, d’emportement ou d’impatience ; et l’on pourra dire de lui comme de Tobie : Il ne s’est plaint ni à Dieu ni aux hommes.
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