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La ligne de fond est claire : la Chine estime qu’elle est militairement en difficulté. Il est probable qu’elle se rabatte sur son principal vecteur de guerre : la guerre de l’information. Cela signifie plus de propagande provoquant des divisions, plus de signaux de politique étrangère, plus de mandataires actifs et plus d’activités militaires dangereuses.
Le Japon a annoncé la visite du Premier ministre Fumio Kishida aux Philippines pour des discussions sur la sécurité. La Chine a expressément indiqué que le Japon préparait les Philippines à servir de tremplin pour une intervention en Asie du Sud-Est et dans le détroit de Taïwan.
Les médias occidentaux n’abordent généralement pas la question de l’intervention japonaise dans le détroit de Taïwan, si ce n’est pour dire qu’elle n’aura probablement pas lieu. Cependant, les inquiétudes de la Chine sont fondées. Une mise à jour de 2015 du traité de défense américano-japonais autorise le Japon à utiliser la force conjointement avec les Etats-Unis pour défendre un autre pays, même si le Japon n’est pas attaqué. La stratégie japonaise de sécurité nationale de 2022 considère le maintien du statu quo régional comme essentiel à la sécurité nationale et décrit Taïwan comme un ami précieux. Les seuls autres différends territoriaux abordés dans la SSN sont les Senkakus et le différend septentrional avec la Russie.
La semaine prochaine, juste après le retour de M. Kishida, le Japon organisera son plus grand exercice naval ainsi qu’un exercice du groupe de frappe des porte-avions chinois en mer lointaine. L’exercice réunira au moins 32 navires de la force maritime d’autodéfense japonaise, de la marine américaine, de la marine royale canadienne et de la marine royale australienne. Ils seront rejoints par de nombreux aéronefs des forces aériennes et navales correspondantes.
La lutte anti-surface, la lutte anti-sous-marine et le ravitaillement en mer sont les principaux domaines d’action de l’exercice. Pour la première fois, la marine philippine participera à l’exercice en tant qu’observateur. Cet exercice est nettement plus important que tous ceux que la marine de l’Armée populaire de libération a organisés jusqu’à présent.
La Chine ayant l’impression que le Japon se prépare à entrer en guerre pour défendre Taïwan, et éventuellement à entraîner les Philippines avec lui, pense qu’elle sera confrontée à toutes les forces armées japonaises, ainsi qu’à la marine américaine et à Taïwan. Cela rééquilibre la puissance dans la région et peut conduire à une défaite pure et simple pour la Chine dans une guerre ouverte.
Pourquoi est-ce important ? La Chine ne peut pas se permettre de perdre une guerre à propos de Taïwan et se sent beaucoup plus à l’aise dans la zone grise. Afin d’éviter une guerre, elle augmentera les moyens moins meurtriers pour dissuader ses ennemis d’entrer dans la mêlée. Cela signifie ce qui suit :
Augmentation des patrouilles au-dessus de Taïwan et dans les territoires voisins pour projeter leur force.
Des affrontements plus dangereux avec la marine et l’armée de l’air des Etats-Unis.
Augmentation des opérations d’information sur la population des ennemis potentiels.
Augmentation des activités des mandataires qui donnent à la Chine une possibilité de déni plausible.
Davantage de déclarations de politique étrangère selon lesquelles leurs voisins et les Etats-Unis cherchent la guerre.
L’utilisation de sa nouvelle présidence du Conseil de sécurité des Nations unies pour saper la politique étrangère des Etats-Unis et de leurs alliés.
La Chine est également susceptible de tirer parti des failles culturelles pour accroître la désunion au sein de ses ennemis potentiels et affaiblir leur réaction à toute action militaire potentielle contre Taïwan.
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