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La seule gloire qui soit vraiment digne de Dieu est une gloire infinie. Or, le monde matériel est évidemment incapable par lui-même de rendre à Dieu cette gloire ; il ne peut que se montrer à l’homme pour lui dire sa manière : Admirez combien les grands celui qui nous a créés, combien est bon celui qui a tout fait pour vous. Honorez-le en notre nom et au vôtre.
L’homme lui-même ne peut remplir que très imparfaitement cette grande mission, l’homme dont les actes n’ont qu’une valeur extrêmement bornée, puisqu’il ne peut pas seulement tirer de son fonds une pensée méritoire. Qu’allais donc devenir, ô mon Dieu, le dessein que vous vous étiez proposé, qui était de vous procurer une gloire infinie, la seule vraiment digne de vous ? Évidemment, votre dessein allait être manqué et votre œuvre tronquée, si vous ne donniez à la création un organe plus élevé que l’homme, un organe qui vous adore, qui vous aime autant que vous le méritez, c’est-à-dire si votre Verbe ne s’incarnait ; puisque, sans cela, la création n’aurait eu que deux résultats : l’un, des hommages imparfaits, par conséquent peu dignes de vous ; l’autre, l’éternelle réprobation de toute la race humaine devenue pécheresse, ses actions sans mérite, ses prières sans vertu, son existence sans but. Tout ici-bas eût été triste, sans consolation, humiliant et décourageant ; il ne serait resté aux hommes que le désespoir ; et vous auriez pu redire que justement votre parole des premiers âges : Je me repens d’avoir créé l’homme.
O Verbe incarné, que vous étiez donc nécessaires à la gloire de Dieu ! Soyez toujours avec nous, puisque nous ne pouvons, sans vous, rendre à Dieu votre Père aucune gloire digne de lui.
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