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Par Aaron DayAaron Day – Bien qu’il s’agisse d’une œuvre de fiction, cette histoire s’inspire des technologies de surveillance qui sont omniprésentes dans notre monde aujourd’hui. S’il n’est pas maîtrisé, le scénario dépeint dans ce premier chapitre pourrait devenir un reflet obsédant et précis de la vie dans un avenir pas si lointain.
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Il a fallu à peine une décennie pour que le monde qu’ils connaissaient s’effondre. Après une série de crises économiques planifiées et la montée de régimes autoritaires, le monde a vu l’adoption généralisée de systèmes de crédit social et de monnaies numériques des banques centrales (CBDC). En 2032, la ville de New York, autrefois pleine de vie et d’énergie, s’est transformée en un cauchemar dystopique. Les Etats-Unis, autrefois symbole de liberté et de démocratie, ont succombé à la tyrannie numérique. Le désespoir envahit la ville, avec l’assaut incessant de la propagande sur les ondes et le bourdonnement constant des drones au-dessus de nos têtes, projetant des ombres sombres et oppressantes sur les rues en contrebas.
La surveillance est devenue un mode de vie, avec des caméras de sécurité dans toutes les rues, des scanners faciaux dans tous les bâtiments et le suivi intégré dans tous les appareils mobiles. L’idée même de vie privée avait été effacée, supplantée par le regard implacable du gouvernement, désormais capable de surveiller, de contrôler et de manipuler la vie des citoyens avec une précision qui fait froid dans le dos.
Dans cette sombre réalité, le concept de revenu de base universel (RBI) a été transformé en un moyen d’asservissement. Bien que tout le monde reçoive le RBI, le montant dépend du score de crédit social de l’individu. Les scores élevés garantissent un mode de vie confortable, tandis que les scores faibles condamnent les gens à l’indigence. La société s’est transformée en un jeu impitoyable de paranoïa, de conformité et de survie.
L’accès aux soins de santé était strictement contrôlé et les personnes pouvaient être tenues de justifier leur présence ou leurs allées et venues à tout moment. Les passeports de vaccination étaient non seulement obligatoires, mais aussi utilisés comme arme pour contrôler l’accès aux espaces publics, aux transports et à certains emplois.
Le système de crédit social a piégé des familles entières, les scores de chaque membre affectant tous les aspects de leur vie. Les personnes ayant un faible score se retrouvaient piégées dans des logements insalubres, avec des possibilités de transport limitées et des soins de santé inadéquats.
Dans l’atmosphère étouffante de cette société dystopique, la famille Johnson s’est efforcée de maintenir un semblant de normalité. Jason et Kristin, amoureux à l’université qui avaient autrefois envisagé un avenir radieux ensemble, sont désormais les parents attentionnés de Wyatt, un adolescent curieux et artiste, et d’Emily, leur fille en âge de fréquenter l’université, farouchement déterminée et au grand cœur. Ils partageaient un modeste appartement dans l’un des nombreux gratte-ciel qui définissaient l’horizon de la ville, un rappel brutal du monde oppressant dans lequel ils vivaient désormais.
Jason et Kristin portaient le poids de la connaissance d’une époque antérieure à celle où le Bureau des nations globales (BGN) centralisait et contrôlait tous les aspects de la vie. Ils ont raconté à Wyatt et Emily des histoires d’un passé plus libre, évoquant des souvenirs précieux de pique-niques en famille à Central Park et de soirées cinéma pleines de rires, espérant inculquer à leurs enfants la valeur des libertés qu’ils avaient perdues et l’importance de s’efforcer d’obtenir un avenir meilleur.
L’attribution des espaces de vie à l’intérieur de ces structures massives respectait strictement la hiérarchie imposée par les scores de crédit social. En conséquence, les Johnson, comme d’innombrables autres, vivaient dans la crainte perpétuelle de la surveillance implacable qui scrutait leurs moindres faits et gestes. Ils savaient que tout écart par rapport aux règles strictes de la BGN pouvait bouleverser leur vie, menacer leur maison, leur accès à l’éducation et même leur liberté.
Dans ce monde difficile, la famille Johnson a trouvé du réconfort dans l’amour qu’elle éprouvait l’une pour l’autre. Ils se sont accrochés à l’espoir que leur lien protégerait leurs enfants des forces insidieuses, tant humaines que systémiques, qui cherchent à les priver de leur intimité, de leur liberté et de leur dignité. A leur insu, un simple acte d’inattention allait déclencher une série d’événements tragiques, menaçant non seulement leur position déjà précaire au sein de la société, mais aussi le tissu même de l’unité de leur famille.
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