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La fêt’ bat son plein, musique et manège, nougats,
carabines, voyante, femmes nues, et du matin au
soir c’est un long cortège, chansons, balançoires,
la fête continue (de Michel Laroche, chantée par
Edith Piaf – 1950)
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N’avez-vous pas l’impression que l’on distrait les habitants de la machine ronde avec le spectacle d’un immense cirque ? Les bateleurs s’y entendent fort bien à faire s’engouffrer les gogos sous le chapiteau, mais on monte aussitôt sur les gradins, m’sieurs dames, après le deuxième rideau…siou plaît
Les cintres sont bien sombres et le deus ex machina s’y loge assurément. Sur la piste se produit la longue théorie des clowns et acrobates, jongleurs et ventriloques, devant un public béat qui suce ses cornets de glace ou croque ses cacahuètes….
Mais c’est dans la coulisse, m’sieurs dames, que tout se joue. Et aucun spectateur ne doit y jeter un œil.
De temps en temps, pour créer l’événement, le directeur congédie un clown qui a perdu son nez rouge ou se prend les pieds dans son écharpe et le public, qui a bien noté ces fautes, acquiesce gravement. Si le ventriloque s’est trompé de texte, voilà qui est plus grave ! Et si l’équilibriste rate le retour du trapèze, on paiera l’amende, tout simplement. Et tout cela occupe le peuple…
On remplace les éconduits par un dresseur de puces, ou un contor-sioniste.
Mais les grands écuyers, les dompteurs de tigres, les dresseurs de pachydermes, bref les vrais artistes, sont derrière les rideaux. Ne vous impatientez pas, ils joueront bientôt le vrai spectacle. Alors les cabales seront lâchées, les tigres sans cage et les éléphants sans cornac…Zim boum !!
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