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Extraits Bloomberg – Les forces de Moscou sont trop malmenées pour réaliser des avancées significatives à moins que les défenses ukrainiennes ne s’effondrent. Même dans ce cas, le Kremlin aurait probablement besoin de mobiliser davantage de troupes pour consolider ses acquis, ce qu’il a jusqu’à présent hésité à faire.
A Washington, le programme d’aide de 60 milliards de dollars de la Maison Blanche est bloqué depuis des mois en raison de l’opposition des républicains les plus radicaux. Alors que l’administration continue de dire à Kiev et aux autres alliés qu’elle espère finalement obtenir l’approbation, les doutes grandissent à mesure que la campagne présidentielle reprend.
Même si l’aide de l’UE arrivait, le manque de soutien américain se ferait sentir sur les forces ukrainiennes sur le champ de bataille d’ici la fin du printemps, selon les diplomates occidentaux.
Kiev a constitué des réserves de munitions alliées clés ces derniers mois pour garantir l’approvisionnement de ses troupes, selon un responsable occidental. Mais cela ne suffit pas à compenser la pénurie d’obus d’artillerie.
“L’Ukraine se trouve inévitablement sur la défensive stratégique”, a déclaré Ben Barry, spécialiste de la guerre terrestre à l’Institut international d’études stratégiques. Avec suffisamment d’équipements modernes et de haute technologie fournis par les Alliés, il a ajouté que “cela pourrait bien être en mesure d’infliger des dégâts importants aux Russes”. Mais est-ce la volonté réelle des architectes de cette guerre ?…
Bien que Vladimir Poutine ait mis l’économie russe presque entièrement sur le pied de guerre, il lui faudra des années pour reconstruire les milliers de chars et autres armes perdus jusqu’à présent dans les combats, selon les responsables occidentaux. Et la Russie a perdu plus de 315000 soldats tués et blessés, selon les estimations américaines. Dernièrement, ses troupes ont également succombé à des épidémies d’hantavirus, une maladie débilitante transmise par les souris dans ses tranchées, selon les responsables ukrainiens.
Le Kremlin a cherché à faire savoir, par des intermédiaires, qu’il pourrait être prêt à envisager des négociations avec les Etats-Unis pour mettre fin à la guerre, même si les responsables américains se sont dits sceptiques quant à de telles offres. Moscou retardera probablement toute tentative sérieuse de négociations jusqu’après l’élection présidentielle américaine de novembre, dans l’espoir d’un second mandat de Donald Trump, qui a déclaré qu’il conclurait un accord rapide pour mettre fin à la guerre, selon des sources proches de la pensée russe.
L’Ukraine, quant à elle, a du mal à reconstituer ses troupes, le président Zelensky critiquant l’appel de l’armée à 500 000 nouveaux conscrits.
Kiev espère néanmoins que si le soutien allié est finalement approuvé, elle sera en mesure de reconstruire ses forces et d’intensifier la pression sur la Russie. Les Alliés travaillent sur un ensemble d’engagements en matière de sécurité visant à montrer leur volonté de protéger Kiev pour les années à venir.
Les combats devraient s’atténuer un peu au cours des prochains mois, avec une reprise des actions offensives en mai et juin à mesure que le sol s’assèche, selon l’Estonien Pevkur. C’est également à ce moment-là que le sort de l’aide européenne et américaine sera clair, a-t-il déclaré.
“Si nous n’avons pas de solution à ce moment-là, il sera certainement extrêmement difficile pour l’Ukraine de maintenir ses positions”, a-t-il prévenu. “Parce que, comme nous le savons, la Russie ne se soucie pas de perdre des hommes. Nous l’avons vu tant de fois.”
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