Il n’y pas que le secteur automobile français qui plonge…

Le secteur automobile traverse une période difficile marquée par un net ralentissement des ventes, une baisse de la demande et une accumulation de stocks invendus.

CarMax, acteur majeur du marché américain de l’occasion, a annoncé une chute de 6 % de son chiffre d’affaires au deuxième trimestre fiscal (6,6 milliards de dollars contre 7,1 attendus), ainsi qu’une baisse de 6,3 % des ventes à magasins comparables, alors qu’une croissance était anticipée. Les ventes globales de véhicules ont reculé de 4,1 %, et les véhicules vendus étaient moins chers et plus anciens que les années précédentes.

Cette crise ne touche pas seulement les concessionnaires, mais aussi les fournisseurs comme Bosch en Allemagne, qui supprime des milliers d’emplois. Une autre grande marque automobile américaine a même déposé le bilan, victime d’un financement hors bilan trop important. Par ailleurs, Tricolor, un prêteur subprime opérant aussi comme concessionnaire, a récemment fait faillite, illustrant la fragilité du crédit dans ce secteur.

Le tableau d’ensemble suggère un changement structurel profond dans le marché automobile, avec des conditions déflationnistes (excès d’offre, baisse des prix, recul de la demande) à rebours des prévisions inflationnistes émises ces dernières années. Les analystes et décideurs (notamment à la Fed) semblent avoir sous-estimé l’affaiblissement de l’économie réelle.

Selon Cox Automotive et même le PDG de CarMax, le problème dépasse la simple incertitude politique liée à l’élection présidentielle américaine : c’est la conjoncture économique globale qui pèse lourdement sur le secteur. Même les consommateurs encore présents sur le marché cet été ont été très prudents, achetant principalement des véhicules moins récents et plus abordables.

Au final, cette dégradation rapide du marché automobile pourrait bien être le symptôme avancé d’un ralentissement économique plus large à venir.