MÉDITATION pour notre salut éternel – ‘Il vous est utile que je m’en aille’ – Partie 1

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Nous méditerons une parole de l’évangile du jour : Il vous est utile que je m’en aille ; et, pour la comprendre, nous verrons :1° quelles sont les sécheresses spirituelles utiles à l’âme; 2° ce qu’il faut faire dans ces états de sécheresse.

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Adorons Jésus-Christ adressant à ses apôtres cette étrange parole : Il vous est utile que je m’en aille. Comment, Seigneur, pouvait-il être utile à vos apôtres de se séparer de vous, de vous leur lumière, leur force, leur consolation? N’était-ce pas tout perdre au contraire? Non, nous affirmez-vous, cela leur sera très utile : ils ont pour mon âme une attache trop naturelle; ils aiment trop les consolations sensibles que leur fait goûter ma présence; il faut qu’ils apprennent à aimer le Dieu des consolations plus que les consolations de Dieu. Le cœur qui veut être à Dieu doit se détacher de toute attache à la créature, quelque excellente que soit cette créature. C’est pourquoi il leur est utile que je m’en aille. Je vous remercie, Seigneur, d’un avis si utile ; aidez-moi à le bien comprendre et à en bien profiter.

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PREMIER POINT Quelles sont les sécheresses utiles à l’âme?

On entend par les sécheresses un retrait de la lumière de Dieu qui éclaire l’âme, ou de son onction qui la touche, de telle sorte qu’alors les exercices de piété sont sans attrait, le service de Dieu sans goût, le devoir sans charme. Ces sécheresses sont de deux sortes : les unes sont une épreuve que Dieu envoie aux âmes ferventes ; les autres sont un effet on un châtiment de la tiédeur. Méditons les trois traits qui les distinguent : 1° l’âme fervente que la sécheresse éprouve gémit devant Dieu de l’état de misère et d’impuissance où elle languit; elle s’en humilie et voudrait embraser d’amour tout l’univers pour suppléer à la froideur de son cœur. L’âme tiède, au contraire, ne gémit point de sa langueur, elle n’a aucun souci de son état et ne le sent même pas. — 2° L’âme éprouvée est dans une crise violente, d’où elle tend sans cesse à sortir, pensant an mal qui échappe à sa faiblesse, au bien qu’elle devrait faire et qu’elle ne fait pas, se comparant aux âmes ferventes et s’en voyant éloignée, elle éprouve cette crainte et ce tremblement avec lesquels l’Apôtre veut qu’on opère son salut. Confondue d’avoir si peu fait pour Dieu, elle conçoit un immense désir de faire mieux, et s’anime à une vie meilleure. L’âme tiède, au contraire, se trouve bien comme elle est. Considérant le mal qu’elle ne fait pas et le peu de bien qu’elle fait, se comparant aux personnes relâchées auxquelles elle se préfère, faisant d’ailleurs profession de ne pas aspirer à la haute perfection et de s’en tenir à la médiocrité, elle vit tranquille et présomptueuse dans son état, sans crainte de Dieu, sans songer à devenir meilleur. — 3° L’âme fervente, malgré ses aridités, n’en est pas moins exacte à tous ses exercices, qu’elle fait le moins mal qu’elle peut; à tous ses devoirs, auxquels elle sacrifie volontiers ses aises et son plaisir : à toutes les pratiques pieuses qu’elle estime lui être nécessaires précisément en raisons de l’état où elle se trouve. L’âme tiède, au contraire, fait mal ses exercices, les abrège ou les omet entièrement, ne veut s’assujettir à rien de ce qui la gêne, l’ennuie on lui déplait; elle ne fait aucun cas des petites choses qui ne reviennent pas à son goût, et ne veut point comprendre qu’il n’est rien de petit dans le service de Dieu, que les grandes choses ne se maintiennent que par les petites, et que c’est une très grande chose d’être fidèle jusque dans les plus petites choses. Jugeons, d’après ces marques, si nos sécheresses sont une épreuve de Dieu ou, un effet de notre tiédeur.

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Notre résolution sera : de ne rien retrancher de nos exercices de piété, tous nos devoirs petits ou grands, lors même que nous n’y éprouvons que du dégoût

Nous verrons demain le second point.

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