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Extrait d’un article de François-Xavier d’Hautefeuillle (Chiré) – A nouveau, je tiens à attirer votre attention : la lecture est vitale, plus que jamais dans les temps que nous traversons. Le livre est le vecteur obligé de notre langue et plus largement de la culture chrétienne, occidentale et française qui nous a été laissée en dépôt par les générations qui se sont succédé l’une à l’autre : nous avons le devoir de transmettre cette culture aux générations qui nous suivent et nous ne pourrons satisfaire nos obligations que par le moyen du livre. L’avenir de notre patrimoine immatériel et spirituel est entre nos mains.
Et ce patrimoine n’est pas seulement menacé par nos adversaires. Il l’est également par les habitudes de vie que le monde des écrans induit à adopter. Plus que jamais « la civilisation moderne », ou ce qui en tient lieu, « est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure » (Georges Bernanos). Le temps moyen passé devant les écrans est en constante augmentation, notamment chez les plus jeunes. Corrélativement, le temps consacré à la lecture et à l’assimilation des vérités consignées, mais aussi du vocabulaire, des tournures de style et des argumentaires usités est en chute libre. Inéluctablement, la baisse générale du niveau, y compris dans les meilleurs établissements scolaires, est une triste réalité. Si nous n’y prenons pas garde, nous risquons de ne plus rien pouvoir transmettre, car nous-mêmes en serons devenus incapables et parce que les générations montantes seront inaptes à recevoir quoi que ce soit.
Avons-nous dès à présent perdu la bataille de l’intelligence ? « Qu’est-ce qu’une bataille perdue ? », s’interroge le Sénateur, c’est-à-dire Joseph de Maistre, dans les Soirées de Saint-Pétersbourg. « C’est une bataille qu’on croit avoir perdue. » Il ne tient qu’à nous de remporter cette bataille, car nous ne sommes pas décidés, ni vous ni moi, à rendre les armes. A notre domicile, éteignons les écrans. Que dans les temps que nous laissent les nobles servitudes de la vie domestique et familiale, nos enfants nous voient habituellement le livre à la main, tant pour nous récréer sainement que pour nous former intellectuellement et spirituellement.
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