La responsabilité de la guerre au Moyen-Orient – Partie 2

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Par Murray N. Rothbard – En raison des Arabes résidant en Palestine, le sionisme devait devenir dans la pratique une idéologie de conquête. Après la Première Guerre mondiale, la Grande-Bretagne a pris le contrôle de la Palestine et a utilisé son pouvoir souverain pour promouvoir, encourager et favoriser l’expropriation des terres arabes à des fins sionistes et pour l’immigration sioniste. Souvent, les anciens titres de propriété turcs étaient déterrés et achetés à bas prix, expropriant ainsi la paysannerie arabe au profit de l’immigration sioniste européenne. Au cœur du monde arabe paysan et nomade du Moyen-Orient, des colons sont donc arrivés, sur le dos et sous les baïonnettes de l’impérialisme britannique, un peuple colonisateur essentiellement européen.

Si le sionisme s’est désormais engagé à faire de la Palestine un foyer national juif, il ne s’est pas encore engagé dans l’agrandissement d’un État juif indépendant en Palestine. En effet, seule une minorité de sionistes était favorable à un État juif, et nombre d’entre eux s’étaient détachés du sionisme officiel, sous l’influence de Vladimir Jabotinsky, pour former le mouvement sioniste-révisionniste et militer en faveur d’un État juif régnant sur l’ancienne Palestine historique, des deux côtés du Jourdain. Il n’est pas surprenant que Jabotinsky ait exprimé une grande admiration pour le militarisme et la philosophie sociale du fascisme de Mussolini.

À l’autre extrémité du sionisme se trouvaient les sionistes culturels, qui s’opposaient à l’idée d’un État juif politique. En particulier, le mouvement Ihud (Unité), centré autour de Martin Buber et d’un groupe d’éminents intellectuels juifs de l’Université hébraïque de Jérusalem, préconisait, après le départ des Britanniques, un État binational juif-arabe en Palestine, où aucun groupe religieux ne dominerait l’autre, mais où tous deux travailleraient dans la paix et l’harmonie à la construction de la terre de Palestine.

Mais la logique interne du sionisme n’était pas à négliger. Lors de la tumultueuse convention sioniste mondiale qui s’est tenue à l’hôtel Biltmore de New York en 1942, le sionisme a, pour la première fois, adopté l’objectif d’un État juif en Palestine, rien de moins. Les extrémistes l’ont emporté. Désormais, le Moyen-Orient est en crise permanente.

Pressés de part et d’autre par les sionistes désireux de créer un État juif et par les Arabes souhaitant une Palestine indépendante, les Britanniques décident finalement de se retirer après la Seconde Guerre mondiale et de confier le problème aux Nations unies. Alors que le mouvement en faveur d’un État juif s’intensifie, le vénéré Dr Judah Magnes, président de l’Université hébraïque de Jérusalem et chef du mouvement Ihud, dénonce amèrement le “totalitarisme sioniste” qui, selon lui, tente de soumettre “l’ensemble du peuple juif à son influence par la force et la violence”. “Je n’ai pas encore vu les terroristes sionistes appelés par leurs noms légitimes : des tueurs, des hommes et des femmes brutalisés. … Tous les Juifs d’Amérique partagent la culpabilité, même ceux qui ne sont pas d’accord avec les activités de cette nouvelle direction païenne, mais qui s’assoient à l’aise avec les mains croisées….”. Peu de temps après, le Dr Magnes a jugé nécessaire de s’exiler de Palestine et d’émigrer aux États-Unis.

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