La responsabilité de la guerre au Moyen-Orient – Partie 4

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Par Murray N. Rothbard – Dans les régions de Palestine initialement attribuées aux Arabes, il n’y a plus de gouvernement arabe palestinien. Le chef reconnu des Arabes palestiniens, leur grand mufti Haj Amin el-Husseini, a été sommairement déposé par le roi Abdallah de Trans-Jordanie, instrument britannique de longue date, qui a simplement confisqué les régions arabes du centre-est de la Palestine, ainsi que la vieille ville de Jérusalem. (La légion arabe du roi Abdallah avait été construite, armée, dotée en personnel et même dirigée par des officiers britanniques colonialistes tels que Glubb Pacha).

En ce qui concerne les réfugiés arabes, Israël estime que les contribuables du monde entier (c’est-à-dire en grande partie les contribuables des États-Unis) devraient participer au financement d’un vaste programme de réinstallation des réfugiés palestiniens quelque part au Moyen-Orient, c’est-à-dire loin d’Israël. Les réfugiés, cependant, n’ont aucun intérêt à être réinstallés ; ils veulent récupérer leurs maisons et leurs propriétés, un point c’est tout.

L’accord d’armistice de 1949 était censé être contrôlé par une série de commissions mixtes d’armistice, composées d’Israël et de ses voisins arabes. Très vite, cependant, Israël a dissous les commissions mixtes d’armistice et a commencé à empiéter sur de plus en plus de territoires arabes. C’est ainsi que la zone officiellement démilitarisée d’El Auja a été sommairement saisie par Israël.

Le Moyen-Orient étant toujours techniquement en état de guerre (il y a eu un armistice mais pas de traité de paix), l’Égypte, à partir de 1949, a continué à bloquer le détroit de Tiran – l’entrée du golfe d’Aqaba – à toute navigation israélienne et à tout commerce avec Israël. Compte tenu de l’importance du blocage du golfe d’Aqaba dans la guerre de 1967, il est important de se rappeler que personne n’a protesté contre cette action égyptienne : personne n’a dit que l’Égypte violait le droit international en fermant cette “voie d’eau internationale pacifique”. (L’ouverture d’une voie d’eau à toutes les nations, selon le droit international, requiert deux conditions : (a) le consentement des puissances riveraines de la voie d’eau, et (b) l’absence d’état de guerre entre les puissances riveraines de la voie d’eau. Aucune de ces conditions n’est remplie pour le golfe d’Aqaba : l’Égypte n’a jamais consenti à un tel accord et Israël est en état de guerre avec l’Égypte depuis 1949, de sorte que l’Égypte a bloqué le golfe à la navigation israélienne sans contestation depuis 1949).

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L’histoire de l’agression continue d’Israël ne faisait que commencer. Sept ans plus tard, en 1956, Israël, associé aux armées impérialistes britannique et française, a envahi conjointement l’Égypte. C’est avec une grande fierté qu’Israël a sciemment imité les tactiques nazies de blitzkrieg et d’attaque furtive ! Et quelle ironie que le même establishment américain qui, pendant des années, avait dénoncé les attaques éclair et furtives nazies, se soit soudain pris d’admiration pour ces mêmes tactiques employées par Israël ! Mais dans ce cas, les États-Unis, abandonnant momentanément leur dévouement intense et continu à la cause israélienne, se sont joints à la Russie pour forcer les agresseurs combinés à se retirer du sol égyptien. Mais Israël n’a accepté de retirer ses forces de la péninsule du Sinaï que lorsque l’Égypte a accepté de permettre à une force d’urgence spéciale des Nations unies d’administrer la forteresse de Charm-el-Cheikh, qui commande le détroit de Tiran. De manière caractéristique, Israël a refusé avec mépris à la FUNU l’autorisation de patrouiller de son côté de la frontière. Seule l’Égypte accepte de donner accès aux forces de l’ONU et c’est pour cette raison que le golfe d’Aqaba est ouvert à la navigation israélienne à partir de 1956.

La crise de 1967 est née du fait qu’au cours des dernières années, les réfugiés arabes palestiniens ont commencé à abandonner leur désespoir morne et passif et à former des mouvements de guérilla qui se sont infiltrés à l’intérieur des frontières israéliennes pour mener leur combat dans la région où ils avaient perdu leurs maisons. Depuis l’année dernière, la Syrie est sous le contrôle du gouvernement le plus militairement anti-impérialiste que le Moyen-Orient ait connu depuis des années. L’encouragement de la Syrie à la guérilla palestinienne a conduit les dirigeants frénétiques d’Israël à menacer la Syrie de guerre et de conquête de Damas – menaces ponctuées par de sévères raids de représailles contre des villages syriens et jordaniens. C’est alors que le premier ministre égyptien, Gamal Abdel Nasser, qui avait été un fanfaron anti-israélien pendant des années, mais qui s’était plutôt concentré sur des mesures démagogiques et étatistes qui avaient ruiné l’économie nationale de l’Égypte, a été mis au défi par les Syriens de faire quelque chose de concret pour aider : en particulier, mettre fin au contrôle de la FUNU – et donc à la poursuite de la navigation israélienne – dans le golfe d’Aqaba. C’est pourquoi Nasser a demandé le départ de la FUNU. Les critiques pro-israéliennes sur la rapidité avec laquelle U Thant s’est exécuté sont grotesques, si l’on considère que les forces de l’ONU n’étaient là qu’à la demande de l’Égypte et qu’Israël a toujours refusé catégoriquement que les forces de l’ONU se trouvent de son côté de la frontière. C’est à ce moment-là, avec la fermeture du détroit de Tiran, qu’Israël a manifestement commencé à préparer le terrain pour sa prochaine guerre éclair.

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