Meerssen, en Hollande / Les anges adorateurs

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Un jour la foudre tomba sur l’église de Meerssen et y mit le feu. Tout le village accourut, mais les flammes et une épaisse fumée empêchaient l’entrée du sanctuaire, et l’on dut retenir de force le vénérable curé qui, en voulant sauver la Sainte Eucharistie, aurait couru à une mort inévitable.

En ce moment un jeune homme, occupé à labourer les champs, aperçoit lui aussi les flammes qui enveloppent le toit de l’église. Aussitôt, il abandonne son attelage et accourt sur le lieu du sinistre. Sa première idée est de sauver le Saint Sacrement. Vainement on lui montre l’impossibilité de son entreprise. Mais, n’écoutant que son courage et sa piété, plein de confiance en Dieu tout-puissant, il se précipite à travers les flammes et court droit à l’autel.

Tout à coup une vision céleste l’arrête : deux anges descendus du ciel étaient prosternés en adoration devant le Dieu Eucharistique : « Ne craignez rien, lui dit un des esprits célestes, voici un voile, enveloppez-en l’ostensoir. Le danger ne s’approchera pas de vous, et grande sera votre récompense. » Et l’ange ouvre le tabernacle, enlève les vases sacrés et les met aux mains du jeune homme qui les reçoit à genoux.

Chargé de son précieux trésor, le jeune héros retourne sur ses pas, les flammes reculent devant lui ; et, sain et sauf, il sort du brasier.

À sa vue, la foule se prosterne, et le prêtre reçoit de ses mains le Très Saint Sacrement. Le peuple l’acclame ; mais lui, dans son humble simplicité, se hâte de retourner à son travail, tout anxieux de savoir ce que sont devenus les chevaux de son maître.

Ô miracle ! tout le labourage est achevé. Un ange entouré d’une lumière céleste avait guidé les chevaux ; il disparaît à l’arrivée du jeune laboureur. Le nom du courageux villageois n’est pas venu jusqu’à nous ; mais le miracle est représenté dans un tableau au-dessus du tabernacle de l’autel. Ce n’est malheureusement qu’une copie dont l’original s’est perdu.

L’histoire vit encore toujours dans le souvenir du peuple, avec force détails concernant le laboureur, qui mourut à la fleur de l’âge en odeur de sainteté. Depuis l’incendie, le Saint Sacrement est devenu, à Meerssen, l’objet d’une vénération toute particulière qui attire toujours, et surtout pendant l’octave de la Fête-Dieu, une foule de pèlerins dans la localité. On raconte qu’autrefois l’affluence était telle que l’on dut ériger des confessionnaux en dehors de l’église, pour pouvoir satisfaire aux pieux désirs des pèlerins.

N’oubliez, cher lecteur, cette histoire quand vous aurez besoin de réconfort et d’espérance sur la toute puissance du Bon Dieu…

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