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Ce n’est un secret pour personne que les critiques les plus féroces et les plus soutenues de l’opération militaire israélienne à Gaza sont venues des pays du Sud. Nombre d’entre eux ont également soutenu la démarche de l’Afrique du Sud visant à poursuivre Israël devant la Cour pénale internationale (CPI) pour des allégations de génocide. Mais la prochaine étape importante est en train de se produire : des gouvernements rompent officiellement leurs liens avec Israël et expulsent des diplomates.
Le président colombien Gustavo Petro a annoncé que son pays allait rompre ses relations avec Israël en raison de ce qu’il a appelé sa guerre “génocidaire” contre les Palestiniens. Il a précisé que cette mesure serait officiellement mise en œuvre sous peu. “Si la Palestine meurt, l’humanité meurt, et nous ne la laisserons pas mourir”, a-t-il déclaré à un moment du discours. M. Petro est le premier président de gauche de l’histoire de la Colombie et il a proclamé que “les peuples démocratiques ne peuvent pas permettre au nazisme de se réinstaller dans la politique internationale”.
Toutefois, Bloomberg a noté que ses motivations pourraient être en partie de détourner l’attention de la crise économique qui sévit dans le pays : Petro cherche à contrer les grands rassemblements anti-gouvernementaux qui ont eu lieu le 21 avril et a déclaré que son administration enverrait au Congrès un ensemble de projets de loi destinés à stimuler la croissance économique. Ce paquet comprendra des mesures qui obligeront le secteur financier à fournir des financements bon marché aux secteurs productifs, a déclaré M. Petro. “Il s’agira de projets de loi générant des investissements forcés dans le système financier privé colombien en vue d’octroyer des crédits aux petites, moyennes et grandes industries, à l’agriculture et au tourisme en Colombie, afin de relancer le pays”, a-t-il déclaré.
Depuis des mois, le président Petro est un fervent critique d’Israël, ayant menacé pour la première fois de rompre les relations avec ce pays en mars dernier. A la fin du mois d’octobre, la Bolivie avait déjà coupé ses liens avec Israël, alors que l’offensive de Gaza battait son plein.
Tel-Aviv craint que des actions aussi spectaculaires de la part de gouvernements du Sud et de pays non alignés ne se propagent, portant atteinte au commerce dans certains coins du globe et à sa position sur la scène internationale. Même s’il s’agit de pays extrêmement mineurs, la question se pose de savoir si on aura un effet domino similaire à ce qui s’est produit à la fin du 20e siècle avec l’Afrique du Sud – époque de l’apartheid. Un pays qui a ensuite sombré dans une grande pauvreté. Quel est l’agenda derrière cela ? Qui veut détruire Israël ? Réponse dans le numéro 541 de LIESI.
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