Excellence de l’oraison – suite

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R.P. Hamon – La méditation seule peut entretenir dans l’âme cette foi vive des grandes vérités de la religion, de l’importance du salut, de la sainteté de nos mystères, de l’étendue et du détail de nos devoirs, sans laquelle le salut est impossible. Seule elle peut prévenir la routine, le relâchement, l’abandon successif de toutes les pratiques conservatrices de la piété, et éloigner les illusions qu’il est si facile de se faire sur l’état de sa conscience. Seule elle peut former et entretenir dans l’âme l’esprit d’humilité, de mortification, de charité, de douceur, de toutes les vertus nécessaires au salut : ce qui a fait dire à Saint Bonaventure : Sans l’oraison, point de progrès dans les vertus ; et au pieux Gerson : Sans l’exercice de la méditation, personne, à moins d’un miracle, n’atteint la vraie vie chrétienne.

Mais l’oraison n’est pas seulement nécessaire ; elle est encore infiniment avantageuse par les grâces dont elle est la source. Elle rend facile à l’âme ce qui, sans elle, serait difficile ou plutôt impossible. Par l’oraison, on goûte Dieu, on se remplit de son amour, on se forme à l’horreur du péché, à la haine du monde et de soi-même, à la fuite des vices, à la pratique des vertus, à la pureté d’intention dans toutes ses actions, au respect des choses saintes, à la charité pour le prochain.

L’oraison enfin est tout ce qu’il y a de plus doux dans la religion. Demandons-le aux âmes saintes qui la pratiquent habituellement comme il faut ; elles nous diront que c’est là pour elle le moment délicieux, c’est un moment de paradis sur la terre : imitons-les, et nous partagerons leur bonheur. Goûtez et voyez combien le Seigneur est doux. Avons-nous cette haute estime de l’oraison ? L’affection-nous du fond du cœur comme le plus précieux de tous les biens ?

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